Écoutons la voix silencieuse des chevaux...

De par mon approche et ma vision de cet être magnifique et merveilleux, il me tient à cœur de lui rendre hommage en le libérant de sa douloureuse servitude envers l'être autoproclamé "humain". 
 
Au fil des ans, je vois grandir le nombre de propriétaires conscients et responsables des réels besoins de leurs chevaux, et c'est ce qui fait tenir ma motivation et mon espoir d'un monde meilleur: pour le cheval d'abord, et pour nous ensuite. Car un cheval respecté en tant que tel, sera encore plus apte et volontaire à offrir le meilleur de lui-même. Ce meilleur étant bien sur en corrélation directe avec son état physique, émotionnel et mental.
 
Pour répondre au mieux à ses besoins, encore faut-il les connaître. Beaucoup de professionnels de la branche ont "oublié" , consciemment ou non, par commodité ou par fénéantise, par coutume ou par manque de considération, par habitude ou par tradition, par manque de respect ou par manque de bon sens , ce qu'Est un cheval:
 
-un cheval est un HERBIVORE : son organisme est conçu pour digérer des aliments fibreux en petites quantités et de manière continue, soit environ 16h/jour. Son estomac digère en continu, aussi, s'il est vide, il se "digère lui-même" (ulcères). Le stress induit fait qu'une fois la nourriture à nouveau disponible, le cheval se remplit à se faire "péter la pense" et la digestion, plus l'immobilité, font les problèmes récurrents et communs de tous: coliques, fourbure etc...
L'herbe fraîche et le foin à volonté en slow-feeding répondent à ses besoins.
 
-le cheval a bien sûr besoin d'eau fraîche et propre à sa libre disposition. 

 

-le cheval est GRÉGAIRE : il est fait pour vivre en troupeau, avec des congénères. L'absence de ce contact social interespèce induit un stress important.
 
- le cheval est fait pour VIVRE DEHORS, avec le ciel pour toit et les arbres pour abris. Un terrain varié en terme de substrats et de reliefs sont un enrichissement épanouissant pour lui. 
 
-Le cheval est fait pour SE DÉPLACER toute la journée, et choisir de lui-même son allure. Au naturel, il parcours une dizaine de kilomètres par jours.
 
-le cheval est plus actif la nuit, cessons l'anthropomorphisme!
 
La vie en stabulation libre, mieux encore en "paddock paradise", répondent à ses besoins.

"De cet animal symbole de liberté, nous en avons fait un esclave, un prisonnier". Pierre Enoff

- le cheval est adulte à l'âge de 7 ans, le sevrage se fait vers 2ans, et son corps sain peut vivre jusqu'à 50 ans. Nous perturbons son rythme naturel dès sa conception (souvent "forcée"), intervenons toujours trop tôt (nous dérangeons le déroulement de la naissance, forçons un servage prématuré par soucis de rentabilité, nous coupons les jeunes des enseignements précieux des autres adultes, débourrons trop tôt, trop vite et mal, nous ferrons, enfermons et assujettissons nos montures, "prêtes à l'emploi" comme une moto rangée au garage. Dès 15 ans, nous les considérons comme "vieux" car nous les avons cassé, alors que sans notre intervention ils seraient de jeunes adultes tout juste au tiers de leur vie!

 

 

 

-le cheval est conçu pour marcher sur ses pieds -nus- et non sur ses ongles, encore moins sur une orthèse lourde et rigide qui entrave ses déplacements, sa mobilité articulaire, influence sa locomotion et dégrade lourdement la structure même du membre (pied déformé, atrophié, privé d'une oxygénation correcte, aplombs perturbés, tendons rigidifiés, problèmes sanitaires, tissus fragilisés...).

 

Rendre à nos chevaux l'usage libre de leurs pieds répond à ses besoins!
 

 

"Le cheval -hormis le Christ- est le seul être vivant dans lequel on plante des clous". Pierre Enoff

[Il faut toutefois être Conscient que la douleur induite suite au (dé)ferrage peut réellement être considérée comme insoutenable et mériter une "convalescence": le cheval se réapproprie ses sensations, ses appuis, sa proprioception. La circulation sanguine réafflue, le coussinet atrophié doit se reconstituer. La reconstruction suite à la fragilisation globale due au traumatisme du ferrage peut durer plusieurs mois, (A l'image d'un membre plâtré -2mois seulement- et qui mettra au moins autant de temps à retrouver son usage et sa musculature normale); alors: PATIENCE et RESPECT! Durant cette période, profitez de vous réapproprier votre relation avec votre cheval, à pied, d'égal à égal, et de partager autre chose que "l'équitation" avec lui ! Vous en ressortirez plus forts, plus soudés, plus confiants et plus proches.]

En terme d'équipement, bien sûr on pourrait dire qu'un cheval n'est pas fait pour porter un cavalier sur son dos; mais je pense que si c'est fait avec respect (de l'Être, de la physique, biomécanique et de l'anatomie), le cheval est tout à fait conciliant à nous "supporter" -pour autant que ses besoins primaires soient remplis. 
 
Une selle légère et SOUPLE, qui n'entrave ni la libre locomotion ni une construction musculaire correcte, ainsi qu'une bride SANS MORS, qui n'induit ni douleurs , ni tensions ni inconfort, répondent au mieux à ses besoins. Tous autres artifices (éperons, cravache, fouet, enrênements, tord nez...) ne servent qu'à rassurer le cavalier abusif qui a peur de ne pas maîtriser. Libérez vous de vos peurs, libérez votre cheval, éduquez le et faites lui confiance!

Un CAVALIER CONSCIENT, c'est celui qui se pose les bonnes questions, et qui remet en cause les vielles idées moyenâgeuses héritées de nos ancêtres guerriers. Il réfléchit, vérifie, cherche à comprendre et évolue, s'ouvre et s'instruit. Il n'a pas PEUR DU CHANGEMENT.
 
L'amour -conditionnel- que nous disons leur porter est aveugle à leur souffrance; écoutons leur silence, ouvrons nos cœurs et faisons leur confiance, là est la plus grande preuve de notre vrai AMOUR, et les bases d'une saine relation sont ébauchées.
 
Voilà ce qui nous permettra d'être enfin dignes de nos chevaux, envoyés sur Terre pour nous guider, prêts au sacrifice de leur vie et capables de garder espoir malgré tout, de revenir s'il le faut encore et encore, car la lueur brille toujours au fond de nos cœurs. Ils sont capables de la voir et de la nourrir, c'est ce qui fait que nous sommes vite dépendants de leur présence sacrée. En prendre conscience, c'est aussi permettre à leur lueur de briller à nouveau dans leur regard désespéré.
 
SOYONS DIGNES DE LA CONFIANCE QU'ILS NOUS ACCORDENT !