J1: jour de l'accouplement. Au cours d'un accouplement, le mâle est capable de libérer environ 500 millions de spermatozoïdes. Ces spermatozoïdes ne sont pas immédiatement capables de féconder l'ovule qui doit passer par les étapes de maturation. La phase de maturation dure environ 6 à 10 heures. Les spermatozoïdes se déplacent à travers le col de l'utérus dans les trompes de Fallope, qui arrivent généralement après 15 à 45 minutes, puis le reste du sperme dans les 3 heures.
J2-3: Les spermatozoïdes « nettoyés » voyagent et recherchent un ovule pour la fécondation.
J4:C'est la fécondation des ovules.
J 5-11: les ovules fécondés descendent les trompes de falloppe dans les cornes utérines.
J12-13: Ils se déplacent librement dans le liquide utérin, à la recherche d'un endroit approprié pour se fixer et poursuivre son développement.
J14: Ils vont alors migrer vers l'utérus où ils seront dispersés, pour commencer la nidification dans la paroi utérine.
J15: les organes vitaux se développent. Tout peut perturber ce développement, aussi il faut veiller à la mère, ce qu'elle ingère, les produits (vermifuge, antipuces) sont à proscrire. L'embryon peut être complètement résorbé par l'utérus jusqu'au 35e jour.
J16: l'embryon fait 1mm. Les poils autour des mamelles deviennent plus fins, les mamelles plus roses.
J17: l'embryon fixé à la paroi utérine développe à présent son système nerveux. Viennent ensuite la tête, puis le corps.
J18: la croissance se poursuit de manière exponentielle : il a doublé en 24h. Son système nerveux se développe encore, et son placenta.
J19: développement des organes internes
J20: l'embryon à encore doublé, il fait 4mm. On peut déterminer la gestation par palpation ou échographie. Le développement du placenta se poursuit. Autour du placenta se produit un saignement marginal. L'hémoglobine pigmentaire du sang est changée en hématochlorine verte. Il s'agit du liquide amniotique verdâtre lors de l'accouchement.
J21: le placenta est prêt, et l'organe du cœur peut commencer à se développer. Sur l'échographie nous pouvons voir le cœur battre et l'ampoule du sac amniotique.
J22: pendant cette période, des nausées matinales et une perte d'appétit peuvent survenir à la suite de changements hormonaux et de tensions dans l'utérus. La femelle est apathique et sans entrain. Parfois, des vomissements peuvent également survenir. Chez la femelle peut apparaître un écoulement vaginal inoffensif (clair ou nature de blanc d'œuf).
J23 : Ils commencent à développer les yeux, les oreilles, le nez, la mâchoire et le foie. Leur taille est de 10mm. La période idéale pour le diagnostic échographique de la grossesse.
J24 : En raison du développement rapide de tous les organes principaux, la croissance fœtale réelle est lente.
J25 : Lors de l'examen échographique, on peut voir le rythme cardiaque des fœtus. Les embryons commencent à développer des dents, une colonne vertébrale et des membres. La taille est de 14 mm.
J26 : Une personne expérimentée peut également faire une palpation pour diagnostiquer une grossesse. C'est maintenant le meilleur moment car les embryons sont de la taille d'une noix et il est facile de les compter. Il convient à la femelle de commencer à limiter les mouvements intenses. Commencent le développement des dents, du dos et des membres du fœtus.
J27-28 : Il y a ossification de la mâchoire et du crâne du fœtus. La forme du fœtus change à l'origine de la forme ovoïde à sphérique. La taille est d'environ 17 mm.
J29 : Le fœtus ressemble déjà beaucoup à un chien miniature.
J30 : Ossification complète de la mâchoire et du crâne. La taille de l'embryon est d'environ 2 cm.
J31 commemce la croissance des poils sensoriels sur le menton, les sourcils et le nez.
J32 À mi-gestation, l'embryon atteint environ 20 % de sa taille à la naissance.
J33 : Croissance des doigts, l'ossification du nez, des côtes et des os des jambes. Achèvement du développement de tous les organes principaux. Taille d'environ 27 mm.
J34 La femelle commence à changer de comportement. Elle est plus calme et plus sensible. Son abdomen et ses organes génitaux externes commencent à augmenter légèrement.
J35 : Achèvement du développement de tous les organes principaux. Taille ~35 mm.
J36 :fin de la période de croissance lente du corps du fœtus. Le fœtus commence à grandir rapidement. Cela commence par le développement du système reproducteur, puis l'ossification du squelette et l'omoplate.
J37 : Commence la croissance la plus rapide du fœtus.
J38 La femelle prend lentement du poids. L'utérus commence à se dilater. On peut observer l'augmentation de volume au niveau des dernières côtes de la femelle. Vous pouvez également détecter une légère hypertrophie des glandes mammaires.
J39 La croissance du fœtus est accélérée, l'ossification du squelette se poursuit.
J40 Au cours de cette période, les fœtus ont déjà presque tous les organes internes. Sur la tête du fœtus commencent à apparaître les premiers signes de poils. Les yeux sont fermés. La taille d'environ 65 mm.
J41 Le fœtus représente environ 30 % de sa taille totale à la naissance. Ossification de la colonne vertébrale et des doigts.
J42 - 43 Ossification de la colonne vertébrale et des doigts. Continuation de la croissance rapide du fœtus
J44 : L'utérus de la femelle occupe les deux tiers de la cavité abdominale. On peut observer une chute des poils sur les glandes mammaires. C'est très facile maintenant de sentir les chiots, les compter peut être un peu plus difficile.
J45-46-48: L'ossification du bassin continue et le pelage pousse.
J48 : La femelle commence à être visiblement plus grosse. À ce stade, la femelle peut perdre l'appétit car les fœtus poussent sur ses organes internes, dont le tube digestif.
J49 : Les fœtus atteignent 75 % de leur taille de naissance.
J50 Les organes sont déjà bien développés. Le ventre est encombré de chiots et on peut voir leur mouvement sporadique.
J51-54: La femelle se repose et se prépare pour la naissance. Les derniers organes internes se développent : les poumons.
J55 Le corps du fœtus est recouvert de pelage, mais le pelage sur les pieds est encore moins visible. Les griffes sont déjà développées. La pigmentation de la peau commence. La taille du fœtus est de 145 mm. La femelle se repose et se prépare pour la naissance.
J56: Début de la calcification des dents.
J57 Les mouvements des fœtus sont plus prononcés. Les glandes mammaires considérablement enflées.
J58 Le fœtus a développé des poumons. A partir de ce jour, le fœtus est viable.
J59 Le ventre de la femelle se relâche, l'utérus diminue et le corps de la femelle se prépare à l'accouchement. La femelle peut commencer à mettre bas n'importe quel jour maintenant.
J60 - 65 Date de naissance prévue. La naissance peut avoir lieu entre le 59e et le 67e jour. Peu de temps avant la naissance (12-24h), la femelle refuse de manger normalement et il y a une diminution de la température corporelle de 38-39 °C à 36,5-37,5 °C. (1-2 °C) Des changements hormonaux antérieurs conduisent à l'induction de contractions utérines, qui provoquent ensuite des contractions abdominales (contractions), et commencent progressivement l'expulsion du fœtus. Le déroulement de l'accouchement peut être pour chaque femelle très différent.
Lors de sa première semaine de vie, le système nerveux du chiot n'est pas terminé. Les nerfs se développent de l'avant (soit, du cerveau), vers l'arrière et du haut en bas. Donc pour se déplacer, il n'utilise que ses antérieures en rampant.
Il dépend de sa mère pour l'élimination, qui stimule la région pelvienne par léchage.
En le stimulant régulièrement avec des manipulations douces, on aide le système nerveux à se développer en créant de nouveaux chemins neuronaux. On aide aussi le chiot à développer sa conscience de son corps, sa motricité, sa proprioception :-)
Aveugle et sourd, comment s'oriente-t-il?
A ce stade, son cerveau reptilien régit sa survie. Un organe lié au flair, l'organe voméronasal , qui détecte les pheromones l'aide à trouver les tétines. Entre les mamelles sont sécrétées les apaisines, qui engendrent l'apaisement du nouveau né et son attachement pour sa mère.
Il s'oriente aussi en fonction de la chaleur (thermotactisme) , essentielle à sa survie puisqu'il ne peut pas encore réguler sa température.
Il est supposé que cette faculté soit aussi liée à son organe nasal, qui détecterait la source de chaleur (et plus tard, l'empêchera de se brûler ;-))
En une semaine, les chiots doublent leur poids de naissance ! Toujours aveugles et sourds, ils sont totalement dépendant de leur maman ! Leur survie dépend de ces 4 réflexes primaires:
- le réflexe de fouissement qui pousse le chiot à trouver les endroits les plus chauds du nid (le corps de sa mère ou le reste de la portée)
– le réflexe labial, grâce auquel le chiot sait téter et peut donc se nourrir,
-le réflexe périnéal qui permet au chiot d’éliminer ses selles et son urine lorsque la chienne lui lèche le ventre et la zone située sous la queue.
- le réflexe de prise qui encourage le chiot à ne pas bouger quand sa mère le saisit par la peau du cou
(Wikichien.fr)
Développement du chiot – les premières influences sur le comportement
Ce qu’il se passe durant les premières semaines de vie d’un chiot peut grandement influencer ses futurs comportements et son tempérament. On pense souvent que tous les apprentissages débutent avec la période de socialisation, mais c’est faux.
L’hippocampe (qui joue un rôle central dans la mémoire) et le lobe frontal sont peu développés, ce qui limite l’apprentissage.
Un exemple provient d’études qui ont mesuré l’impact du temps que les mères consacrent au léchage. Elle lèchent leurs petits pour stimuler l’excrétion, l’activité motrice et cela génère beaucoup de contact. Elles peuvent y consacrer entre 3% et 18% de leur temps (le rapport avec le nombre de chiots est pris en compte). Les chiots dont les mères y consacrent beaucoup de temps, sont plus confiants et explorateurs que les chiots dont les mères y consacrent peu de temps.
Ce n’est pas tout. Les chiots soumis à des stimulations tactiles douces par des humains durant la période néonatale sont plus à l’aise lorsqu’ils sont confrontés à des environnements nouveaux. Ils explorent mieux, montrent de meilleures capacités pour résoudre des problèmes et sont plus sociables que les chiots peu manipulés. Ces manipulations sont particulièrement importantes pour les chiots qui grandissent dans un environnement peu stimulant. En revanche, les chiots peu stimulés tactilement, mais qui ont eu une excellente socialisation, développent généralement de très bonnes capacités sociales, cognitives et d’adaptation.
Même s’ils ne peuvent pas voir et entendre, il est évident que les interactions avec l’humain à cet âge contribuent de manière significative au bon développement du chiot et à sa socialisation.
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La période de transition
Cette période charnière est courte puisqu'elle dure environ une semaine, le petit est alors âgé de deux à trois semaines. Elle correspond à la dernière étape du développement du cortex cérébral. Elle débute à l'ouverture des yeux qui a lieu chez le chien entre J10 et J16. La période de transition est caractérisée par :
- la disparition du réflexe de fouissement et du réflexe labial,
- la durée de sommeil diminue puisqu'il n'occupe plus que 65 à 70% du temps (avec 50% de sommeil paradoxal), donc l'activité du petit augmente ;
- le début de l'attachement des petits à leur mère (J16-J21) : l'attachement est donc devenu réciproque. Cela correspond aussi au début du processus d'imprégnation : le chiot ou le chaton se socialise à l'espèce humaine. C'est un processus progressif contrairement à ce qui se passe chez les Oiseaux (on parle alors d'empreinte);
- la locomotion : ses membres antérieurs et maintenant ses membres postérieurs sont fonctionnels.
- l'exploration : comme le petit voit et entend, il peut mieux s'orienter. Il voit sa mère. Il peut s'éloigner, flairer, lécher et revenir vers sa mère. L'orientation visuelle début vers J20-J25) ;
- le début de la communication : les vocalises deviennent plus complexes, elles sont plus variées (J16-J18).
Texte www.animalpsy.com
La phase de socialisation (de 4 à 12 +/-2 semaines)
Texte : https://www.animo-petfood.com/blog/developpement-comportemental-du-chiot-periode-de-socialisation-n37
Le chiot voit, entend, se déplace aisément et joue à se battre. Il teste ses moyens de communication, grogne et aboie. Il s’attache à sa mère et est en détresse en son absence. Ses dents de lait rendent la tétée douloureuse pour la maman qui tend à s’écarter de sa portée.
Le chiot va apprendre qu’il appartient à l’espèce chien.
Pendant la période de socialisation, le chiot prend contact avec le monde extérieur, c’est aussi le moment privilégié pour la relation sociale.
C’est la période de l’apprentissage de son espèce, des moyens de communication et des règles de la vie sociale. Ces deux derniers apprentissages continuent au-delà de la période de socialisation, mais à 7 semaines, l’apprentissage de l’espèce se termine. Pour cela, le chiot doit vivre avec des chiens et il doit vivre avec des gens de différents types (hommes, femmes, enfants) et avec d’autres animaux comme des chats, chevaux, lapins…
En effet, on observe entre 3 et 5 semaines que le chiot est attiré par tous les êtres vivants peu importe l’espèce. Il apprend à reconnaître les espèces qu’ils rencontrent en retenant leurs caractéristiques.
À partir de 5 semaines l’attraction pour les espèces inconnues, c’est-à-dire qu’il n’a jamais rencontré, diminue. À partir de cet âge, le manque d’attirance pour les espèces nouvelles se transforme même en crainte ou en aversion.
Nous en déduisons que la période critique, c’est-à-dire la période la plus favorable pour l’apprentissage des espèces amies, commence à partir de la 3 ème semaine pour décroître dès la 6 ème semaine.
Comportement alimentaire du chiot.
L’allaitement maternel a encore lieu, mais le plus souvent la mère reste debout. Elle quitte le nid de plus en plus longtemps. Progressivement, le chiot passe d’une alimentation liquide à une alimentation semi-liquide. Il arrive que certaines chiennes régurgitent des aliments prédigérés pour nourrir leur chiot dès l’âge de 3 semaines.
À 5 ou 6 semaines, le petit chien mange presque comme l’adulte. On lui donne 3 repas par jour néanmoins les aliments trop durs sont encore un peu difficiles à mastiquer pour lui, car ses dents de lait sont trop pointues.
Sa mère ne le laisse quasi plus tétée. Le sevrage s’effectue à l’âge de 7 semaines.
Par ailleurs, le chien boit du lait ou de l’eau en lapant comme l’adulte. Signalons ici que la croissance du chiot est très rapide et qu’à 7 semaines il pèse 10 fois son poids de naissance.
Comportement éliminatoire du chiot
À partir de 3 semaines, les chiots commencent à se déplacer et sont maintenant aptes à éliminer seuls. Les chiots des deux sexes adoptent alors tant pour la miction (émission d’urine) que pour la défécation (émission de matières fécales /selles) une position accroupie. Au début de la période de socialisation, le chiot urine et déféquer n’importe où même dans le nid.
Dès 5 semaines, il sort systématiquement du nid pour éliminer.
À 6-7 semaines, le chiot marche le nez au sol et recherche la place des déjections précédentes avant de déféquer. On observe alors qu’il retourne au même endroit. C’est l’âge idéal pour commencer l’apprentissage de la propreté.
Remarquons que mâle et femelle adopte à peu près les mêmes positions pour éliminer. Ce n’est qu’après plusieurs mois que le mâle lève la patte pour uriner, aux alentours des 1 an.
Comportement locomoteur du chiot
Vers 4-5 semaines le chiot marche encore un peu maladroitement mais il court et franchit des obstacles.
Après 7 semaines, la myélinisation se termine, les différents réflexes prostéraux sont bien acquis et on peut dire que la coordination motrice est quasi comparable à celle de l’adulte.
Comportement veille sommeil du chiot
Vers 4-5 semaines, le chiot est éveillé plus de 65 % du temps. Son rythme se rapproche de celui de l’adulte. Les périodes d’activité sont entrecoupées de courtes périodes de sommeil.
Les chiots dorment toujours en tas dans le nid. Vers 6-7 semaines, ils dormiront progressivement séparément et hors du nid.
Les capacités sensorielles du chiot
Dans le courant de la 4ème semaine, les replis cutanés du pavillon de l’oreille ont disparut. La myélinisation des voies auditives se terminent. Le chiot entend bien. On note une orientation vers tout ce qui fait du bruit produit dans l’entourage.
La vision devient effective dès la 4ème semaine. Le chien perçoit les différences de niveau et recule devant le vide. Par ailleurs, si on l’approche d’une surface en le tenant la tête vers le bas, il tend les membres antérieurs, le cou et la tête comme pour s’y poser. On peut en déduire qu’il voit se rapprocher la surface. C’est le test de placement au cou. Enfin, le chiot s’oriente spontanément vers des stimuli visuels de l’entourage.
Le répertoire vocal est complet dès la 4ème semaine. Le chiot aboie, grogne et gémit.
Dès le début de la 4ème semaine, au cours des jeux, le chiot va mettre au point, tester, une série de mouvements et de postures à partir des réactions provoquées chez ses congénères, c’est ainsi qu’il apprend et développe ses moyens de communication visuels. Parmi ces mouvements, notons le fait de remuer la queue.
Le comportement social du chiot
Les postures sont également testées au cours des jeux.
Vers 6-7 semaines, elles sont plus nettes : attitude de dominance, attitude de soumission, attitude d’invitation au jeu.
La communication tactile est peu étudiée chez le chien, on observe le léchage mutuel entre les chiots d’une même nichée, ils se mordillent fréquemment le museau et les oreilles.
Rappelons que dès l’âge de 3 semaines, le chiot apprend qu’il est un chien. Il est attiré par les êtres qu’il rencontre. En premier lieu, par sa mère et ses compagnons de nichée ensuite par l’homme qui s’en occupe régulièrement. Et éventuellement par des animaux appartenant à d’autres espèces. Cette période de forte attirance dure jusqu’à environ 7 semaines et les espèces rencontrées feront partie des espèces amies avec lesquelles, le chien entretiendra toute sa vie des bonnes relations.
À 7 semaines, apparaît l’aversion pour les espèces inconnues ce qui termine l’apprentissage des espèces amies.
Vers 5 semaines, ils apprennent l’inhibition de la morsure. Ils se mordent mutuellement les oreilles, mais les dents de lait étant très pointues, le chiot mordu crie, le mordeur lâche prise. C’est un apprentissage important, car c’est ainsi que le chiot apprend à limiter la morsure. On parle alors d’apprentissage des autocontrôles.
Le comportement allélomimétique du chiot (capacité à imiter le comportement des autres chiots)
Si un chiot commence à mâchouiller un jouet, un autre fera la même chose
Ce comportement apparaît pendant la période de socialisation. À la 7ème semaine, les chiots effectuent les mêmes activités ensembles.
Dès que le chiot devient bien mobile, il explore très activement non seulement tous les individus qu’il rencontre, mais également tous les objets de son entourage. Cette exploration fait appel à tous les organes des sens. Tout est investigué avec les yeux, les oreilles, le nez et la bouche.
La période de socialisation (pour aller plus loin)
Texte tiré de www.animslpsy.com
La période de socialisation s'étend de l'âge de 3 semaines à l'âge de 3 mois. C'est une période complexe et fondamentale. Si elle ne se déroule pas dans de bonnes conditions (séparation de la mère précoce, environnement pauvre en stimulations), des troubles du développement se développement responsable de troubles du comportement aussi divers que de l'agressivité, de la peur, de la malpropreté, des destructions, un hyperattachement...
Durant cette période, l'animal acquiert 4 éléments : les autocontrôles, la communication, la hiérarchisation chez le chien et le détachement. Ces éléments sont développés dans les pages suivantes.
Acquisition des autocontrôles
Le chiot ou le chaton apprend grâce aux interventions de sa mère à se contrôler (acquisition des autocontrôles) et à s'arrêter (apprentissage du signal d'arrêt). La séquence comportementale c'est-à-dire le déroulement de tout comportement (manger, chasser, jouer, se toiletter...) s'organise en trois phases : la phase appétitive, la phase consommatoire et la phase d'arrêt. Pour résumer, avant l'apprentissage des autocontrôles, le petit agit sans évaluer si son acte est possible (il a envie, il passe à l'acte). Progressivement, quand il a envie d'agir, il évalue s'il peut passer à l'acte (ceci se passe pendant la phase appétitive), ensuite il peut s'arrêter là, ou il peut passer à l'acte (phase consommatoire) puis s'arrêter (phase d'arrêt). Grâce à l'apprentissage des autocontrôles, le chiot ou le chaton peut apprendre à communiquer avec les individus avec qui il vit.
Cet apprentissage des autocontrôles permet aussi la régulation de l'homéostasie sensorielle. L'homéostasie sensorielle signifie globalement équilibre émotionnel et sensoriel. Face à une stimulation, l'individu réagit et si son homéostasie sensorielle est bien régulée, il a suffisamment de ressources pour retrouver son équilibre émotionnel. Sinon, il peut ressentir anormalement de la peur, de la colère ou de l'excitation. Une bonne régulation de l'homéostasie sensorielle signifie aussi que l'individu ne va pas réagir à n'importe quelle stimulation : il filtre, il évalue et ne réagit que si la stimulation est d'une certaine intensité. La réaction n'a lieu qu'à partir d'un certain seuil.
Cet apprentissage des autocontrôles et par conséquent la régulation de l'homéostasie sensorielle est effectué par la mère, grâce à ses interventions. Par exemple, quand les chiots jouent ensemble, ils se mordillent (ils ont des petites dents pointues dès 4 semaines). Comme ils ne contrôlent pas leur morsure, ils se font mal et le jeu dégénère très vite en combat, le plus fort prenant le dessus, le plus faible hurlant de douleur et de peur. La mère doit intervenir dès que possible pour arrêter le combat, contrôler en corrigeant le plus fort et apaiser le plus faible. Plus souvent la mère intervient, plus l'apprentissage des autocontrôles sera efficace. Cela signifie que la mère doit être en bonne santé, que la portée n'est pas trop nombreuse, qu'elle a la capacité d'intervenir quand elle le souhaite et ce pendant au moins les deux premiers mois de la vie des petits.
Pour cette régulation de cette homéostasie sensorielle soit efficace, il faut que l'environnement dans lequel se développent les chiots soit suffisamment stimulant. Cela signifie que les chiots ont suffisamment d'espace pour explorer, qu'ils peuvent entendre des bruits variés pour qu'ils s'y habituent, qu'ils puissent jouer avec des objets de formes, de couleurs et de textures variées et qu'ils soient manipulés régulièrement et gentiment par des humains (hommes, femmes, enfants)... et tout ça en présence de la mère.
Si les chiots sont élevés dans un espace restreint, à l'obscurité et sans jouets, ils risquent de développer un syndrome de privation sensorielle.
Remarque : si les chiots ou les chatons sont séparés de leur mère avant l'âge de deux mois, l'apprentissage des autocontrôles sera insuffisant et l'homéostasie sensorielle sera mal régulée.
La communication
Pendant la période de socialisation, le petit apprend à communiquer. Dans toutes les espèces animales, la communication est importante, elle est d'autant plus indispensable quand il s'agit d'une espèce sociale comme le chien. La communication implique qu'il faut qu'il y ait un émetteur (celui qui émet le message), un message et un récepteur (celui qui reçoit le message). Cela sous-entend qu'il existe des affinités entre l'émetteur et le récepteur, notamment qu'ils peuvent échanger sur les même modes de communication (visuel, auditif, olfactifs...).
Le canal tactile se met en place comme on l'a vu pendant la période néonatale. Les vibrisses (moustaches, sourcils), la truffe mais aussi toute la surface corporelle de l'animal sont munis de récepteurs sensoriels qui le renseigne sur son environnement physique extérieur.
Le chien et le chat ont un sens olfactif très développé. La perception des odeurs participe à la communication. Cependant, ce sont surtout les phéromones (substances chimiques particulières émises en de très faibles quantités à l'extérieur du corps) qui interviennent dans la communication chimique entre deux chiens et entre deux chats.
L 'organe vomero-nasal est l'organe qui perçoit les phéromones : il est situé en dessous de la muqueuse nasale et il débouche par deux orifices dans la cavité buccale (derrière les incisives). Pour percevoir les phéromones, le chien comme le chat ouvre légèrement la cavité buccale et aspire. On parle de comportement de flehmen. Les phéromones ont un rôle primordial dans la reproduction (rapprochement des partenaires sexuels, attachement de la mère à ses petits et réciproquement).
La communication auditive est très performante chez le chien (comme chez le chat). Le chien entend des ultrasons que l'homme n'entend pas (jusqu'à 80 000 Hz). L'ouie permet aux chiens et aux chats de communiquer par des vocalises aussi variées que des aboiements et des jappements (chien), des miaulements et des feulements (chat), mais aussi des grondements, des gémissements, des plaintes, des hurlements... Ces vocalises accompagnent des postures et des mouvements qui complètent la communication. Il est d'ailleurs parfois difficile d'interpréter exactement une vocalise sans voir comment se comporte l'animal quand il émet la vocalise. Les halètements ou les claquements de dent constituent aussi des signaux auditifs (émit involontairement) qui renseignent sur l'animal qui les manifeste.
L'acuité visuelle du chien et du chat n'est pas très bonne : elle est au maximum de 3/10° pour chaque œil. En gros, il est myope et distingue peu les détails. En revanche, il est très sensible aux mouvements : le chien reconnaît rapidement un congénère ou un humain grâce à la perception de ses mouvements. La posture, la démarche et les mimiques faciales sont autant de signaux visuels qui participent énormément à la communication chez le chien. Cette perception très fine des mouvements est l'apanage des espèces prédatrices car elle leur permet de localiser et de chasser efficacement leur proie.
Quand deux chiens se rencontrent, c'est d'abord le canal visuel qui est sollicité, le rapprochement permettant alors une communication olfactive.
La hiérarchisation chez le chien
Le chien étant un animal social, il est indispensable que le chiot sache communiquer et plus précisément qu'il puisse le faire en respectant les règles hiérarchiques inhérentes à la constitution d'un groupe de chiens et par extension à un groupe chiens et d'humains (chien de compagnie dans une famille).
La hiérarchisation se déroule en deux temps :
juste après le sevrage alimentaire (quand le chiot est apte à ingérer de la nourriture solide) il y a la hiérarchisation alimentaire;puis, au moment de la puberté chez le mâle (5-8 mois selon la taille du chien) et des deuxièmes chaleurs chez la femelle, le chien s'inscrit dans la hiérarchie en tant qu'adulte. Cela correspond aussi au détachement (ou fin de l'attachement primaire) de la mère à son petit.
La hiérarchisation alimentaire : vers l'âge de 4-5 semaines, les chiots ont des dents de lait très pointues. Leur tube digestif peut recevoir de l'alimentation solide (la même que leur mère en fait). Ces deux événements participent au sevrage alimentaire : la mère, agacée par les petites dents repousse ses chiots qui sont attirés parallèlement par de la nourriture carnée. Évidemment, les chiots qui ne savent pas encore se contrôler se précipitent pour manger, c'est la compétition et certains n'hésitent pas à agresser les autres pour manger en premier. La mère ne tolère pas ces conflits : elle intervient, agresse le chiot agressif jusqu'à temps que celui-ci se mette sur le dos. C'est l'apprentissage de la posture de soumission. Les agressions de la mère diminuent au fur et à mesure que les chiots adoptent un comportement contrôlé et une posture basse pour pouvoir accéder à la nourriture.
Remarque : Si la mère n'est pas présente, c'est la loi de la Jungle. Les chiots les plus agressifs continuent d'agresser les plus faibles pour manger à leur aise, aucun adulte n'intervenant pour leur apprendre à se contrôler. Ils deviennent de plus en plus gros et forts aux dépens des autres qui deviennent craintifs. Les plus agressifs deviendront de véritables délinquants car ils n'auront pas appris à se soumettre notamment en présence de nourriture. On parle de dyssocialisation primaire.
La deuxième étape de hiérarchisation est le passage à l'âge adulte et l'insertion du chien dans la hiérarchie : le chien mâle pubère (il lève la patte pour uriner) est considérer par les autres adultes comme un adulte qui doit respecter les règles hiérarchiques, notamment respecter le couple dominant (se soumettre). Pour la femelle, c'est au moment des deuxièmes chaleurs qu'elle est considérée comme une adulte. Lors de ses premières chaleurs et surtout deux mois après, la femelle dominante (la seule qui a le droit de se reproduire dans la meute, donc sa mère) lui permet de rester près d'elle lors de la mise bas et de l'allaitement, ce qui permet à la jeune chienne d'apprendre à s'occuper des petits, d'apprendre à materner... ce qui complète sa socialisation.
Le détachement
Le détachement est un phénomène actif de la mère : les petits ne se détachent pas spontanément de la mère, c'est cette dernière qui les repousse. Le détachement comment lors du sevrage alimentaire (à 4 semaines) et se termine à la puberté chez le chien mâle et aux deuxièmes chaleurs chez la chienne.
Quand un chiot quitte sa fratrie et sa mère à deux mois et qu'il arrive dans un foyer, il est normal qu'il cherche à s'apaiser auprès de son maître, puisqu'il n'a pas l'âge encore pour être complètement détaché. Le maître doit apaiser son chiot en le laissant venir à proximité mais progressivement il doit repousser le chiot pour lui apprendre à être autonome. Si ce détachement n'est pas effectué, une anxiété de séparation risque de se développer.
Variable selon les races et les individus (5 mois-> 18 mois)
« L'adolescence chez le chien: La tempête avant le calme ? »
Je reprends un article que j'ai publié sur cette page il y a plus d'un an, car il y a eu des découvertes scientifiques très intéressantes sur le sujet depuis. C'est une période de développement qui reçoit globalement peu d’attention. On pense qu’une fois la période critique de socialisation passée, tout est joué. Pourtant, l'adolescence vient avec de grands changements.
L’adolescence chez le chien (commence à 5-9 mois)
L’adolescence est une période de maturation sexuelle et sociale. On fait aussi référence à la puberté pour parler de ces changements. Les changements hormonaux ont des effets très importants sur l’animal ; notamment, sur le cerveau. Ces influences touchent des zones du cerveau qui jouent un rôle important dans la gestion des émotions et du comportement.
Ce qu'on constate généralement, c'est que le chien qui entre dans cette période devient plus indépendant - pour beaucoup, il semble moins "obéissant" qu'il l'était auparavant. Typiquement, on va entendre : « il ne me suit plus partout comme il le faisait », « il n’écoute plus du tout », « il fait de plus en plus de bêtises ».
Les changements hormonaux rendent les autres chiens de plus en plus intéressants, mais ces derniers commencent à répondre différemment ; la tolérance des chiens adultes est plus grande vis-à-vis des chiots. Les interactions des jeunes chiens avec leurs congénères changent. C’est souvent durant cette période que les chiens (même bien socialisés) développent des comportements problématiques avec leurs congénères.
Par exemple, la frustration ressentie lorsque le chien ne peut pas aller voir un congénère, peut le faire réagir de manière disproportionnée. C'est le début de ce qu'on appelle couramment la "réactivité". L’isolement est souvent la réponse utilisée par des gardiens, désespérés de voir leur petit poilu se transformer en diable ingérable. Malheureusement, cela arrange rarement le problème. Au contraire, on risque de générer beaucoup plus de frustration.
L'attachement avec le gardien
Une étude récente (voir en bas d'article) a fait un lien très intéressant entre la qualité de la relation avec le gardien et les difficultés rencontrées durant cette période. Comme chez les humains, les jeunes qui ne sont pas sécurisés dans leur relation avec les parents/gardiens sont plus conflictuels - ils ont des comportements plus indépendants et obéissent moins.
L’étude a noté que les chiens qui entrent dans cette période de puberté sont moins susceptibles d'écouter leurs gardiens, mais écoutent mieux un intervenant extérieur (quelles que soient ses compétences en éducation canine). Cette étude est la toute première du genre ; elle n'explique pas pourquoi le lien d'attachement influence de manière aussi significative les interactions entre le chien et son gardien. Ceci dit, elle ouvre la voie pour d'autres études sur une période de développement très peu étudiée chez le chien.
Comment limiter les difficultés ?
Il semblerait donc que sécuriser nos compagnons dans notre relation peut faciliter cette période. Construire un lien de confiance, communiquer de manière cohérente, bien répondre à ses besoins, lui donner le choix, passer du temps avec, lui offrir des balades de qualité... peuvent contribuer à renforcer votre lien avec votre compagnon.
L’apprentissage doit être maîtrisé : on gère l'environnement (et tous les antécédents) pour éviter l'apparition de comportements problématiques. On renforce le plus possible les comportements désirables. On rencontre des congénères équilibrés et sociables. On garde en tête qu'il vaut mieux prévenir plutôt que guérir ; avec une excellente socialisation et un travail assidu sur les apprentissages essentiels, avant l’adolescence - dès que le chiot arrive à la maison.
Ne rentrez pas en conflit avec votre "ado", mais essayez de le comprendre, de répondre à ses besoins et de bien le stimuler mentalement et physiquement pour améliorer son bien-être.
Surtout, soyez patients. Beaucoup d’ados ingérables deviennent des chiens super cools et faciles à vivre. C'est malheureusement une période qui coïncide avec l'âge moyen au moment de l'abandon. Pourtant, une fois que cette période est passée, elle laisse place aux meilleures années que vous aurez avec votre chien.
Teenage dogs? Evidence for adolescent-phase conflict behaviour and an association between attachment to humans and pubertal timing in the domestic dog: https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsbl.2020.0097
LE CERVEAU ET L'ADOLESCENCE
Il arrive très souvent que mes clients m'expliquent que leur chien a changé durant l'adolescence et que les problèmes comportementaux pour lesquels ils me consultent sont apparus à cet âge, généralement aux alentours de 8-12 mois.
Bien que les problèmes en question, quels qu'ils soient, peuvent avoir de nombreuses et différentes causes (que j'évalue toujours), cette corrélation est très récurrente.
Il y a quelques décennies, on parlait beaucoup de la seconde période de peur/sensible - on avait observé qu'une expérience très stressante durant cette période pouvait marquer un animal à vie et le rendre plus peureux. Cette seconde période sensible (qu'on estimait entre 8-14 mois) coïncide avec la période d'adolescence (approximativement entre 6-18 mois - cela varie en fonction de la taille/race du chien).
Ce petit article de Barking Brains vient à propos. Je vous propose une traduction :
Lorsqu'on a un chien qui est en pleine période d'adolescence, les choses deviennent un peu chaotiques.
Si votre chien est actuellement dans cette phase de développement et que vous avez l'impression de régresser, ne paniquez pas! Il se passe beaucoup de choses dans le cerveau d'un chien ado. Voici trois faits intéressants sur le cerveau ado
1. Les neurones inhibiteurs situés dans l'amygdale, qui régulent l'intensité des réponses émotionnelles, arrivent à maturité à LA FIN de l'adolescence.
2. La communication entre le cortex frontal et l'amygdale, essentielle pour l'apprentissage, diminue durant l'adolescence.
3. L'extinction de la mémoire est également impactée durant cette période. En conséquence, une mauvaise expérience est très susceptible de causer des peurs bien ancrées dans la mémoire.
Soyez patient et compatissant, pour soutenir et guider votre chien dans cette fragile période de développement neurologique.